Kanon est mort. Cette information avait du mal à circulé dans l'esprit de la jeune atlante. Ca lui semblait tellement invraisemblable. Elle n'avait même pas eu le temps de le retrouver que déjà, elle l'avait perdu de nouveau. N'avait-elle pas déjà assez pleurer sa mort à la fin de la bataille contre Poséidon, il y a trois jours en arrière ? Elle avait tout de suite été attirée par le Marinas, voyant au delà de son caractère cruel et hautain. Kanon ne s'était pas montrer toujours tendre avec elle, mais tant qu'elle voyait ce sentiment si particulier à son égard, elle l'acceptait … Elle l'aimait entièrement. Avec ses qualités comme ses défauts. L'ultime cadeau que lui avait laissé Kanon n'arrivait pourtant pas à la consoler, lui rappelant tous les jours cette perte qu'elle avait subi, tout en ayant un oeil vers l'espoir. Et puis il y avait aussi Julian Solo, l'homme qui possédait l'âme de son père, le Dieu Poséidon. Lui aussi n'était plus … Quelle ironie … Après la perte l'Atlantide, elle subissait la perte du Royaume de Poséidon, ainsi que l'homme que l'aimait … Avant de ressentir la puissance de sa cosmo énergie, trois jours plus tard, au sanctuaire d'Athéna. Kanon était en vie … Mais se sacrifia lors de la guerre contre Hadès. Sa frustration était à son comble et durant les deux semaines qui suivirent, elle resta à Asgard, priant jours et nuits les Dieux pour qu'ils lui rendent l'être aimé. Sa ténacité avait fini par payer, les ors, les marinas, les guerriers divins, les spectres d'Hadès …. Tous de retour. Elle ne savait pas à quoi jouaient les Dieux mais honnêtement savoir ne l'intéressait pas. Seul le résultat compte pour elle. Aussitôt, la jeune femme accouru au temple de Poséidon, avec un grand sourire chaleureux, le coeur battant à tout rompt … Mais Poséidon lui avait dit sèchement que Kanon n'était plus le bienvenue ici et que de toute façon, il était resté au sanctuaire d'Athéna. Même s'il y avait une trêve avec eux, ils n'allaient pas pour autant faire amis/amis.

Le sourire de la Demi-Déesse avait aussitôt disparu de son visage de son visage, et elle s'était crispée, blêmissant à vue d'oeil. Il se trouve qu'Elliana ne se voyait pas vraiment débarquer au sanctuaire expliquant que la fille que la fille de Poséidon qu'elle est, cherche l'élu de son coeur qui n'est autre que Kanon. Et puis pour être honnête, l'ancien Marina ne prit pas la peine de la trouver. Peut-être que ça voulait tout dire …. Il devait penser qu'elle le croit mort depuis la bataille contre Poséidon et que c'est mieux comme ça … Après tout, il est celui qui a manipulé son Père. Oh, mais combien il a tort … Elliana ne voulait pas disparaître de sa vie, de son existence … Elle avait déjà tant perdu, et non, elle ne voulait pas le perdre lui.

Durant les jours qui suivirent, Ella ne bougeait pas de l'appartement de Kanon, non loin du pilier de l'Océan Atlantique Nord. Les semaines continuaient de passer et elle ne bougeait pas de ce lit, se contentant de se laisser vivre, une main sur son ventre, l'autre glissant à l'extérieur du lit, en mode étoile. Elle ne se levait que pour ses besoins quotidiens, se laissant tout de même apaiser par la douce musique de Sorento qu'elle entendait parfois au loin. Tendit qu'elle ferma les yeux, il lui semblait cependant que la silhouette de Kanon s'éloignait durement … Alors elle se concentra pour n'oublier aucun trait de son visage.

La porte fini par s'ouvrir, la coupant dans sa triste routine.

« Mademoiselle Elliana ... » Thétis s'inclina légèrement face à elle, alors qu'Ella se redressa, un peu intriguée. « Le Seigneur Poséidon demande à ce que vous quittiez ce temple … Nous allons aujourd'hui recevoir le nouveau Dragon des Mers … Et il va prendre ce temple …. »

Ella poussa un soupire de lassitude en croisant les bras, la moue boudeuse. De toute façon elle savait bien que ce moment finirait par arriver. Lutter ne servirait à rien. Et puis, elle pourrait toujours déprimer dans son propre temple.

« Il fut un temps, qui n'est pas pourtant pas si lointain, où on vous entendait courir en riant dans le Royaume de Poséidon. Votre enthousiasme était communicatif, mademoiselle ... »

« Ce temps est révolu Thétis. Il est temps que je grandisse, après tout, je ne suis plus une enfant. »

Non, Elliana n'était plus une adolescente maintenant, mais bien une femme. Il était temps qu'elle se reprenne en mains, des responsabilités l'attendait. Elle quitta le temple avec un dernier regard en arrière, en compagnie de la Sirène.

« Si je puis me permettre » reprit Thétis « L'avenir n'est pas gravé dans le marbre. De plus, si notre nouveau Marina veut posséder le titre de Dragon des mers, l'ancien Marina doit ramener l'armure ici. Il a déjà été contacté par notre Dieu … Il sera là dans une heure, pour une courte durée certes, mais présent …. Évidemment, je ne vous ai rien dis, votre Père ne voulait pas que vous le sachiez »

La Sirène continua son chemin alors qu'Ella s'arrêta brusquement, le temps d'encaisser les paroles. Kanon … Kanon allait venir. Rapidement mais surement. Ella cligna des yeux avant de réaliser qu'il s'agissait là de son unique chance. La blondinette se mit à courir, dépassant Thétis, hurlant sur chaque Marina qui croisait son chemin un "POUSSEZ VOUS BANDE DE MOULES !", y'en a qui sont pressés, oh !!! On reprend du poil de la bête !! Ella arriva dans ses appartements et arracha ni plus ni moins sa vieille tunique (bah ouais, elle n'allait quand même pas voir Kanon en mode clodo des eaux !) et prit une douche avant de se vêtir de sa longue robe bleue. Elle essaya de brosser un temps soit peu sa longue crinière bleue et rebelle, puis finalement, préféra commencer à se faire une tresse avant de cesser brusquement tout mouvement. Elle venait de ressentir sa cosmos énergie. Malheur de malheur !!! Kanon n'était pas du genre à s'attarder, il allait donner l'armure et repartir directement … Et puis si ça se trouve, le temps qu'elle arrive la bas, il sera déjà reparti.

« Oh fuck ! »

Pieds, les jambes nues, heureusement qu'elle avait au moins eu le temps de mettre sa robe, mais le reste, osef !! Elle couru à toute vitesse, détachant ses cheveux puisque de toute façon elle n'avait pas eu le temps de finir de se coiffer, faisant tout de ne même attention de ne pas s'écorcher les pieds. Elle connaissait ce raccourci par coeur, à force de l'avoir prit pour rejoindre Kanon. Essoufflée, elle fini par arriver au pilier et se stoppa brusquement. Il était là … Elle le voyait de dos, sa longue chevelure bleue glissant avec rébellion le long de son dos. Il lui aurait juste fallu lever le bras pour attraper délicatement une des mèches, et pourtant, elle fut incapable de se bouger. Et lui même qui déposait l'armure au sol, se figea dans son mouvement. Il avait certainement du reconnaître son odeur, ce parfum si particulier à la fois doux et sauvage. C'est ce qui caractérisait Ella, une personne à la fois douce et fragile, ainsi que sauvage et imprévisible. Enfin, il se redressa et se tourna vers elle. Ella croisa son regard, et sentit son coeur s'emballer. Elle entrouvrit les lèvres, ses yeux brillants de larmes, qui pourtant ne coulait pas. Aucun mot de sorti de ses lèvres et elle vit Kanon se crisper face à son regard. Ella le connaissait par coeur, la moindre de ses expressions, la moindre de ses réactions. Et elle savait qu'il allait choisir la fuite, ne supportant pas d'être responsable de ce chagrin. Non, il ne voulait pas de cette responsabilité. Et en effet, aussitôt, d'un pas lent mais ferme, il la dépassa, commençant déjà à quitter les lieux. Ella ne se retourna pas, le laissant faire, fermant les yeux pour calmer les battements trop précipités de son coeur. En fermant les paupières, une seule et unique larme avait coulé le long de sa joue. Mais il se trompait, ce n'était pas de la tristesse. Non ce sentiment, c'est le soulagement … Soulagée qu'il soit en vie, entier et en bonne santé.

« Kanon ... » fini-t-elle par murmurer d'une voix douce, mais ô combien intense « Ne te détourne pas … Ne fuis pas … Tu n'as pas besoin de le faire … Je ne suis pas triste ... » Elle se retourna enfin vers lui ou plutôt, elle avança de quelques pas pour se mettre en face du chevalier.

La blonde posa une main sur le torse du chevalier des Gémeaux, puis sur ses épaules, laissant ses mains glisser le long de ses bras, comme pour s'imprégner de la chaleur de son corps. Elle ne le quittait pas des yeux, observant chaque trait de son visage, comme si elle le découvrait, alors qu'elle le connaissait par coeur. Elle ne se rendit pas compte des larmes cristallines qui glissaient sur sa peau laiteuse. Elle posa ses mains sur les joues de Kanon, avec cette douceur particulière, comme pour s'assurer qu'il était bien là … Oui, Kanon était bien là, devant elle, et non six pieds sous terre.

« Non … je ne suis pas triste ... »

Elle s'approcha encore de lui, une proximité intime qui lui permis d'inspirer profondément pour ressentir son odeur, qui lui prouvait sa présence. Son corps était pratiquement collé au sien et ses doigts virent chercher les siens pour les entremêler. A ce contact, elle sentit tout son corps frissonner, comme électrifié par cette sensation. Elle ne le quittait toujours pas des yeux. Cette proximité aurait pu être gênante et pourtant, il régnait un climat de sérénité.

« Emmène moi avec toi … Je n'ai rien à perdre en quittant ce lieux … Alors emmène moi avec toi Kanon ... »

code by biscotte

Tout était enfin fini, tout était fini et tout pouvait maintenant recommencer. La bataille contre Hadès avait été une victoire non seulement pour le sanctuaire, mais peut être aussi… pour le monde entier. Et qui aurait bien pu prévoir que… du jour au lendemain, ce même monde connaîtrait un renouveau hors du commun. Ils étaient tous revenu à la vie. Tous sans exceptions, les bons comme les mauvais. Et cette nouvelle chance offrait pour beaucoup une… opportunité de se racheter, ou bien au contraire, une nouvelle possibilité de pouvoir assouvir ses sombres instincts. Kanon avait abandonné son rôle de Marina depuis bien longtemps pour se joindre au force du Sanctuaire qu’il avait pourtant lui-même quitté et jadis affronté en la personne des chevaliers de bronze, mais depuis le retour de tous les chevaliers d’or, il vivait seul avec son frère, peut être le seul à accepter de lui pardonner ses erreurs puisqu’il en avait lui-même commis… un peu trop pour se permettre de juger Saga. Pourtant l’armure du Dragon des Mer était toujours en sa possession… enfin… jusqu’à aujourd’hui. Aujourd’hui, ce passé auprès de Poséidon allait à tout jamais s’effacer au profit d’une… nouvelle vie. C’était mieux ainsi. Surement… oui, c’était surement mieux, c’est ce qu’il fallait ce dire. Pourtant Kanon redoutait de redescendre jusqu’au royaume de son ancien « maître » oh non pas qu’il craignait de retomber nez à nez face à Poséidon, ou même de croiser ses anciens compagnons d’armes, d’ailleurs d’une façon générale il n’avait aucune animosité envers eux, cela s’apparentait plutôt à de l’indifférence, oui voila, de l’indifférence. Non ce qu’il craignait, c’était une tout autre chose. Une chose qu’il avait lui-même du mal à définir, qu’il avait lui-même du mal à nommer. Cette chose qui est malgré tous nos efforts tellement incontrôlable et que l’on ne ressent qu’en présence d’une certaine personne. Voila ce qui effrayait Kanon. Depuis sa disparition, il n’avait plus donné signe de vie et se contentait de vivre silencieusement dans l’ombre de son frère. Le seul sort qui lui estimait un temps soit peu… digne de lui après tout ce qu’il avait fait. Jamais bien bavard, jamais bien démonstratif, si Kanon ne c’était pas vraiment fait une place au sein des Ors à part entière, il ne se sentait plus non plus à sa place en tant que Marina, en d’autre terme… il se trouvait sur une frontière infranchissable. Et lorsqu’il quitta alors le sanctuaire, la boîte contenant l’armure du Dragon des mers sur son dos, il ne pouvait s’empêcher d’espérer que le « retour à l’envoyeur » se ferait rapidement et si possible sans convenance ou dieu-sait quelles autres formes de politesses qui auraient eu tôt fait de le mettre mal à l’aise plus qu’autre chose. Et puis par-dessus tout il y avait… cette personne…

Une fois à l’intérieur du royaume de Poséidon, Kanon se trouva envahi par une sorte de sentiment de quiétude malgré tout, il reconnaissait cette endroit qui malgré tout était un peu une part de lui-même après tout le temps qu’il avait passé à veillé au pilier de l’Atlantique Nord. Le visage partagé entre une certaine forme de soulagement de se trouver en terre connue et l’angoisse de tomber nez à nez avec celle qu’il souhaitait le plus au monde éviter, le chevalier avança rapidement en direction de son ancien domaine, bien évidement, personne n’était là pour l’attendre. Il en fut à la fois soulagé et… presque vexé dans son orgueil, mais ce n’était certainement pas plus mal, alors il déposa l’armure au sol et à cet instant précis… son monde sembla pratiquement… s’écrouler.

Cette cosmo-énergie… cette… sensation… c’était… c’était elle…

Kanon se figea soudainement dans son mouvement et fut parcouru d’un long frisson qu’il ne laissa pourtant pas paraître. L’espace d’un instant, il demeura là, immobile, incapable du moindre geste, incapable de la moindre parole. Elle était là… elle était juste là… celle qu’il aurait préféré ne pas voir… celle à qui il avait causé tant de chagrin. Non. Voir la tristesse perler au coin de ses yeux… il ne voulait pas, il n’en avait pas la force ni le courage. Il ne voulait pas assumer. Pas ce qu’il lui avait fait. Pas à elle. Alors il du prendre indubitablement sur lui pour tourner les talons et… continuer son chemin en s’efforçant de ne pas plonger ses prunelles azur dans celle de la demoiselle blonde qui l’attendait.

Ella…

Malheureusement, malgré sa tentative désespéré de l’ignorer, de… s’efforcer de paraître froid et apathique. Son cœur rata un battement lorsqu’il passa tout près de celle qu’il aimait pourtant profondément. Ce regard… il n’avait pas pu s’empêcher de l’entre-apercevoir juste une seconde, et il était déjà bordé de larme. Non. Pas cette tristesse. Il ne voulait pas la voir dans ses yeux. Silencieux, il espérait que la jeune femme soi suffisamment bouleverser pour s’enfuir sans jamais lui pardonner l’affront qu’il venait de lui faire en l’ignorant… mais aux lieux de ça, la voix vacillante de la blondine raisonna comme un écho interminable.
Le chevalier se stoppa une nouvelle fois, serrant les poings écoutant sans vraiment écouter les douces paroles d’Ella, ces mêmes paroles qui avaient pour but de le rassurer. Elle n’était… pas triste ?? Mais pourtant, il c’était laissé passer pour mort. Il n’avait pas essayé de la recontacter. De toute façon il n’aurait jamais pu… pas après ce qu’il avait fait. Alors comment ? Impossible. C’était tout simplement impossible. Alors Kanon se mordit la lèvre inferieur, torturé entre l’envie de se retourner et celui de prendre ses jambes à son cou pour fuir cet endroit ainsi que tous les souvenirs qui y étaient rattachés. Mais c’était sans compter la volonté d’Ella qui se rapprocha du corps encore pétrifié de Kanon, poussant l’audace jusqu’à le toucher. Il frissonna une nouvelle fois et se crispa. Eternel silencieux. A présent la jeune fille se tenait devant lui et c’était… tellement étrange… comme sensation. Elle n’était pas triste… pourtant aucun sourire n’égaillait son visage, pire encore, des larmes perlaient le long de ses joues, et pour Kanon c’était tout comme. Pourtant les mains du chevalier vinrent caresser à leur tour les bras nu de la jeune Atlante, comme un souvenir trop longtemps perdu et soudainement retrouvé. Leur regard se planta l’un dans l’autre et sans jamais se lâcher, Kanon poussa un profond soupir de lassitude. Il osait à peine envisager le visage emplie de larmes et pourtant débordant de beauté d’Ella, et sa dernière requête était comme un douloureux étau qui se refermait lentement mais surement sur le chevalier. Le contact de ses mains sur ses joues, puis entrelacé dans les siens. Trop de gestes qu’il aurait souhaité éviter… pour… éviter simplement cette conversation.

« Ella je… » Il baissa les yeux, ne supportant plus de devoir soutenir le regard de la blondine. « Je ne peux pas t’emmener… tu n’aurais pas du venir… »

Non, il ne pouvait pas, pas après ce qu’il avait fait… pas après l’avoir trahis en disparaissant ainsi de sa vie, la laissant dans un chagrin et une solitude sans nom. Il était… impardonnable.

code by biscotte

Elle le voyait bien, il était incapable de soutenir son regard. Un sentiment de culpabilité qu'il ne pouvait dissimuler, si bien que la blonde resta un instant silencieuse, pour ne pas le gêner d'avantage. Autant de tendresse de sa part alors qu'il lui avait fait tant de mal. Elle soupira et détourna à son tour ses prunelles azurs lorsqu'il refusa de l'emmener avec lui. Elle n'aurait pas du venir … Bah tient, c'était tellement trop facile. Il ne voulait pas prendre ses responsabilités et pourtant, elle ne lui demandait pas grand chose. Juste de l'emmener, ce n'était pas un règlement de comptes alors qu'elle aurait eu toutes les raisons du monde de lui demander des explications sur son comportement, envers elle, mais aussi envers son père. Il avait tout de même manipuler Poséidon.

Elle soupira doucement, enlevant ses mains de celles de Kanon, pour poser ses doigts sur le visage de l'homme en face d'elle, l'obligeant ainsi à soutenir son regard, lui qui justement se défilait. Elle le regarda avec une intensité déconcertante, dont elle seule avait le secret. Cette infinie tendresse qui avait le don de le déstabiliser.

« Kanon … Pas du venir ? Mais je suis là où j'ai envie d'être. Auprès de toi. Alors ne me repousse pas … Tu ne peux pas me faire ça … Pas encore …. Je ne te demande rien, pas même d'explications, juste d'être avec toi … J'en ai besoin … Kanon, j'ai besoin de toi, plus que jamais. »

Elle passa une main sur son propre ventre, dans un geste qui se voulait rassurant, comme pour se donner du courage. Enfin, elle se mit sur la pointe des pieds, passa ses bras autour du cou de Kanon, et posa doucement ses lèvres sur les siennes, fermant les yeux. Avec délicatesse, elle l'embrassa, goûtant ses lèvres comme si c'était la première fois qu'elle les découvrait, savourant leur douceur, comme si elle voulait s'imprégner de cette sensation, qu'elle n'avait pourtant jamais oublier.

Elle s'écarta doucement de lui et lui prit les mains … pour les téléporter devant l'étendu d'eau en dehors des templiers, là où elle avait l'habitude d'aller avec Kanon, quand ils voulaient être seuls, et passer du temps ensemble. C'était leur petit lieu à deux. Elle le lâcha et entra dans l'eau, qui mouilla ses jambes. Elle s'éloigna encore avant de nager, l'eau lui arrivant aux épaules. Elle se retourna et le regarda en souriant.

« Allez viens ! Rejoins moi »

Ella voyait bien qu'il était réticent et donc, elle sortit de l'eau pour s'approcher de lui. Ses vêtements mouillés collaient à sa peau, mettant en avant ses formes, mais elle ne s'en préoccupa pas. Elle lui sourit pour le rassurer et lui prit la main, l'obligeant à se lever pour l'emmener avec lui dans l'eau. Elle le poussa et l'éclaboussa avant de tout simplement lui sauter dessus.

« Faut se détendre monsieur, fronce pas les sourcils comme ça, on dirait un …. non, en fait, tu ne veux pas savoir ce qu'on dirait ! »

Elle éclata de rire, laissant sa bonne humeur perdurer avec facilité et naturel. Toujours sur lui, elle resta avec les bras autour de son cou. Elle savait qu'il allait grogner, lui dire qu'il n'avait pas le temps, qu'ils ne devraient pas, patati patata, mais franchement si vous voulez son avis, il se posait beaucoup trop de question.

« De toute façon, maintenant que je t'ai capturé, je n'ai pas l'intention de te laisser partir ! »

code by biscotte

Un simple geste et qui portant est à la fois si doux et si douloureux. Kanon qui cherchait pourtant plus que tout au monde à fuir les magnifiques yeux bleu d'Ella s'était retrouvé contraint de la fixer, plongeant leurs iris océan l'un dans celui de l'autre. Et les yeux de la jeune fille brillaient, il brillaient d'une beauté déconcertante, mais aussi d'une infinie émotion. Le Gémeau avait l'impression de pouvoir se mirer dans les prunelle de la jeune femme, toujours aussi calme, toujours aussi attentionné envers lui. Il ne le montrait pas, mais le naturel calme et posé d'Ella l'aidait à se sentir doucement plus serin, l'idée qu'elle ne lui en veuille pas pour tout ce temps loin d'elle, sans lui donner de nouvelle, ni même chercher à la retrouver... tout ça... il avait pourtant beaucoup de mal à y croire si bien qu'il se demandait souvent intérieurement s'il n'était pas entrain de rêver. Kanon secoua doucement la tête pour se tirer de ses songes interminable alors que la blondinette le sermonnait gentiment en lui faisant comprendre que même si le chevalier avait des obligation et qu'il ne pouvait pas l'emmener avec elle au sanctuaire... elle n'allait de toute façon pas lui laisser le choix. Le Gémeau haussa les épaules, roulant des yeux de son air désapprobateur.

Il aurait certainement du s'attendre au baiser qu'elle déposa alors sur ses lèvres, dans ses yeux, il y a des signes qui ne trompent pas. Des signes qui préviennent du geste, un geste auquel Kanon eu du mal à répondre, laissant la blondine mener la danse le temps d'un baiser, entrouvrant à peine les lèvres pour s'autoriser une réponse brève mais présente. Non, décidément il ne la méritait pas. Il ne méritait pas une fille comme Ella et il se sentait tellement indigne de l'amour que l'Atlante lui portait qu'il en baissa une nouvelle fois les yeux de honte. Après tout le mal qu'il lui avait fait, mais pas seulement à elle, à tout le monde... il avait blessé, trahis, détesté, et aujourd'hui, on lui avait pardonné ses erreurs, si vite... si... facilement. Comment pouvait-ce être possible. Il avait fait tant de mal et partout autour de lui. Les gens lui accordait le pardon. Ce pardon qu'il ne méritait pas. Il aurait bien voulu le faire comprendre à Ella, mes les paroles n'eurent pas le temps de sortir de sa bouche que déjà elle les avait téléporté tous les deux dans un endroit qui était tout à fait familier au chevalier d'or.

Lorsque la jeune femme se précipita dans l'eau calme et claire, Kanon se contenta de rester là, impassible et fasciné. Elle était si belle... elle l'avait toujours été et sa beauté n'avait jamais flétrit... plus encore, il lui semblait bien qu'Ella était encore plus belle que dans ses souvenir, une beauté aimante et calme, mature et... quelque chose qui la faisait rayonner. Elle rayonnait de beauté. Plus belle que jamais, plus belle encore que dans ses rêves et les dieux savent à quel point dans ses rêve, la beauté de sa douce atlante égalait probablement celle de la déesse Aphrodite. Il aurait pu la regarder se baigner pendant des heures. Simplement la regarder. Comme ça. En silence. kanon n'était pas du genre bavard du tout et pour lui un simple regard suffisait à faire comprendre un bon nombre de choses. Finalement, la voix d'Ella lui parvint, l'invitant à la rejoindre ce qui, il fallait bien l'avouer était plutôt tentant, mais les remord du chevalier persistaient d'une telle façon que ça gêne n'en avait pas totalement disparu. Alors lorsque la blondine vint d'elle même pour le chercher, il s'attarda longuement sur son corps éblouissant, la détaillant de haut en bas, le regard fermé et pourtant illuminé comme si Ella dégageait d'elle même toute la lumière du soleil.

- Je... je ne sais pas si...

Malheureusement, Kanon n'eu pas le temps de protester très longtemps, il suivit la jeune Atlante jusqu'à avoir de l'eau jusqu'au genoux et finalement, c'est Ella elle même qui poussa le Gémeau dans l'eau avant de l'asperger histoire de bien lui faire comprendre que mouillé pour mouiller autant qu'il se jette carrément à l'eau. D'ailleurs en parlant de jeter il n'avait pas non plus prévu qu'elle allait tout simplement se jeter sur, manquant de tomber à la renverse à cause de la force de retenue de l'eau, il parvint tout de même à conserver son équilibre. Et lorsque le rire d'Ella, raisonna fort et clair dans les air, un doux sourire se dessina alors sur les lèvres de Kanon. Ce rire était certainement l'une des plus belle preuve d'amour qu'il avait jamais pu recevoir et il aimait tellement l'entendre. Finalement, le chevalier se décida à oublier ses peur et ses peines, il retira sa tunique bleu qu'il envoya sur la plage herbeuse au bord de l'eau, le torse saillant, dégoulinant d'eau, puis il entoura ses bras autour du dos de la jeune Atlante et la fixa longuement de son air grave mais tellement perçant. Puis finalement, il l'embrassa. Fermant délicatement les yeux pour gouter ses lèvres avec un plaisir certain, resserrant à chaque seconde son étreinte sur Ella. Il murmura finalement.

- Tu... m'as manqué...

code by biscotte

Elle n'avait que faire de ses doutes ou de ses refus. Ella avait toujours été ce genre de femme qui n'écoutait que ses propres désirs, agissant par impulsion et laissant la réflexion pour plus tard. Pour une demi déesse, elle manquait cruellement de sagesse. Cependant, on ne pouvait pas nier la douceur de son cœur et sa joie de vivre quasi constante. Même dans la douleur, elle savait trouver le bonheur. Ce nouvel élément qui prenait par à sa vie en était la preuve. Les yeux brillants d'une étrange lueur, elle regarda Kanon capituler, et surtout, enlever sa tunique. Sans aucune pudeur, ses prunelles azurs se baissèrent sur ce torse musclé parsemé de différentes cicatrices. Elle pensait tous les connaître, mais d'autres lui semblaient trop récentes. La bataille contre son père Poséidon ? Ou alors contre Hadès ? L'atlante ignorait beaucoup de choses sur les derniers mois que son amant avait parcouru, et c'était bien réciproque. L'ex marina ne se doutait pas des épreuves qu'elle a passé durant son absence, ni celles qui l'attendaient encore. Leurs retrouvailles sont encore trop récente et fragile pour pouvoir parler librement de ce qu'ils ont sur le cœur ou des chemins qu'ils ont pris.

Les bras du second gémeau passèrent autour de sa taille et elle retrouva emprisonnée dans ses bras. Son regard intense croisa le sien. Malgré sa sévérité, elle connaissait assez Kanon pour savoir qu'il était plus doux qu'il ne le montrait. Jamais un rire, et ce rare sourire qui étira doucement ses lèvres, personne d'autre qu'elle n'avait le droit de le voir. Ella en ressentait une certaine fierté. Doucement elle passa un doigt sur les lèvres de Kanon, comme pour imprimer son sourire et ne pas l'oublier. Mais elle fut bientôt coupée par le baiser qu'il lui donna, acceptant de baisser ses dernières barrières. Elle le prolongea puis posa son front contre son torse. Un léger sourire accompagna les morts du chevalier d'Athéna.

« Évidemment que je t'ai manqué ! Il faut bien que je sois là pour prendre soin de toi. »

Sa main se logea dans la sienne, entremêlant ses doigts avec les siens. Elle sentit un frisson la parcourir, mine de rien, il faisait plutôt froid ici, surtout s'ils restent inactifs dans l'eau. Sans perdre de temps, la descendante du peuple de Mû les téléporta dans son propre temple et jeta une serviette à Kanon pour qu'il se sèche. Elle en fit de même et quitta ses vêtements avant d'ouvrir son placard pour pouvoir se changer. La blondinette prit bien son temps, comme pour provoquer l'homme dans la même pièce qu'elle, d'humour joueuse. Une fois habillée, elle jeta une tunique propre au gémeau. Il n'était de toute façon pas rare de voir des vêtements qui lui appartenait dans les affaires de la demi déesse.

Elle se retourna vers lui, le regard de nouveau déterminée, signe qu'elle allait retourner dans ce terrain plutôt dangereux.

« Je ne resterais pas ici Kanon, où que tu ailles, je te suis. C'est mon choix et tu ne peux pas me priver de mon libre arbitre. Mais j'imagine que tu ne peux pas me faire entrer comme ça au sanctuaire. Alors je logerais dans un hôtel à Athènes …. Et tu pourras demander une audience à Athéna, de ma part. »

Les choses sont loin d'être aussi simple, elle en a bien conscience. Julian Solo ne s'opposerait probablement pas à son départ, puisque pour lui, elle n'était qu'une étrangère. Bien sûr, il avait conscience que la relation parentale qui les unissait, mais sa part d'humanité ne pouvait considéré Ella comme sa fille, puisqu'il était physiquement à peine plus âgé qu'elle. Pour sa part, il y a fort longtemps qu'elle a accepté la désunion de sa famille, mais comptait bien en reconstruire une nouvelle avec Kanon. Elle avait toute les cartes en mains pour cela …. Même si le chemin serait parsemé d'obstacles. Aucune chance que les autres ors acceptent sa présence, puisqu'elle est la fille d'un dieu qui a été un ennemi d'Athéna. Kanon lui même était juste toléré, la confiance venait lentement à cause des erreurs qu'il avait commis. Même si aujourd'hui, Poséidon n'était plus leur ennemi.

« Et même si je ne peux rester à tes côtés au sanctuaire, cela ne veut pas dire que je dois rester terrer ici. Même si je suis une demi déesse, aucun devoir ne m'attend. Je compte bien profiter de ma liberté pour rester le plus possible à tes côtés. Je resterais à proximité du sanctuaire. Ne m'écarte pas de ta vie Kanon. Je ne te laisserais pas choisir la facilité. Oui, je ne sais pas si ça marchera, ce n'est pas garanti, mais on ne peut pas savoir tant qu'on a pas essayé ! »

Elle croisa les bras.

« Partons. »

code by biscotte